fin du blog

Bon, après presque quatre années à écrire sur quelques centaines de disques, il faut que je fasse une pause. Je n'ai plus vraiment le temps d'écouter les disques que je reçois, à moins que je n'ai plus envie de prendre le temps, bref le plaisir disparaît petit à petit. Pas le plaisir de l'écoute et de la découverte à proprement parler, mais de s'engloutir plusieurs dizaines de disques différents par mois.

C'est trop, je ne sais plus quoi dire, plus quoi en penser. Beaucoup de disques abordent la musique de manière similaire, beaucoup de musiciens tournent en rond, beaucoup de groupes d'artistes investissent un territoire limité et minimaliste, parfois je leur reproche, parfois je les admire pour ça, mais en tout cas, ce que je dis de tous ces disques est toujours pareil. Les chroniques tournent en rond comme beaucoup de disques... Autant arrêter, reprendre le plaisir d'une écoute spontanée et fraîche, choisir ce que j'écoute plutôt que d'écouter quasiment uniquement les promos que je reçois - parfois de manère massive.

L'idée d'arrêter me trotte dans la tête depuis quelques mois, c'est maintenant définitif. Peut-être reprendrais-je ce travail plus tard, peut-être pas, on verra. Quoiqu'il en soit, merci à tous les labels et musiciens de m'avoir accordé leur confiance, merci à tous ceux qui m'ont lu, suivi et soutenu.

Et avant de finir, quelques écoutes fortement conseillées que je n'ai pas eu le temps de chroniquer mais que j'écoute avidement : premièrement le monumental et épique nouveau coffret de Pisaro, Continuum Unbound, sur lequel on retrouve Greg Stuart, Patrick Farmer, Joe Panzner et Toshiya Tsunoda, ainsi bien sûr que la nouvelle version de White Metal, de Pisaro toujours, réalisée par Greg Stuart & Joe Panzner (après un vinyle de Pisaro & Miguel Prado), une pièce enregistrée à Cave12 en téléchargement de d'incise et Jean-Luc Guionnet, ainsi bien sûr que le dernier Jason Lescalleet & Aarron Dilloway.
D'autres disques m'ont fortement marqué récemment, comme le sensuel Organ Works 1 de Klaus Lang, l'austère et minimal untitled#295 de Francisco Lopez, les trois pièces de Pascale Criton, Pauline Oliveros et Eliane Radigue réunies sur Virgin Violin de Silvia Tarozzi, les deux derniers disques de Francisco Meirino intitulés beyond repair et The aesthetics of everything for nothing, le mystérieurx et envoûtant duo de Jim Denley & Cor Fuhler, le très éclectique et hétérogène coffret Schizo-Box de The Striggles (dans un superbe coffret de cinq EP sérigraphié), ainsi que le vinyle magistral Viridité de Christine Mannaz-Dénarié.
Il y a encore eu d'autres sorties que j'ai peu écouté mais qui valent vraiment le détour je pense : les cassettes Dual Processing de Subroutine (Robin Hayward & Morten J. Olsen), La cigogne de déformation de Many Others (Olivier di Placido & Francesco Gregoretti), Excess of vision du duo Haptic (Joseph Clayton Mills & Adam Sonderberg). Et de nombreux CD toujours, tels les trois derniers mikroton : Five Lines de Casey Anderson, Jason Kahn, Norbert Möslang, Günter Müller et Mark Trayle, Ecotone de Martin Brandlmayr & ErikM, la compilation Feedback : Order from noise qui réunit Alvin Lucier, Otomo Yoshihide et Toshimaru Nakamura pour n'en citer que trois. Et pour finir, je conseillerais aussi de jeter une oreille à Vinculum (Coincidence) du duo Coppice, une performance/installation pour accordéons, Turning to Spheres de Dawn Scarfe, une très belle installation harmonique pour sinusoïdes projetés dans des verres posés sur une platine vinyle, et willy nilly de Luciano Maggiore.

Merci à tous les lecteurs et à tous ceux qui m'ont fait confiance, j'espère que vous continuerez de découvrir et de produire ces musiques si marquantes. Quant à moi, je retourne à mes deux monstres :