zVeep - pLucS (Petit Label, 2012)

J'avais déjà chroniqué un album du trio zVeep il y a quelques mois, un album que j'avais pas mal apprécié même (voir ici), notamment pour son énergie. Le trio revient un an plus tard donc avec les mêmes musiciens - dom Dubois Taine à l'électronique, vee Reduron à la guitare, tiri Carreras à la batteire - accompagné d'un invité de marque: le saxophoniste baryton Jean-Luc Petit.

Les mêmes musiciens qui utilisent la même recette: une improvisation libre et spontanée, énergique, foisonnante. Une musique de triturations, de bruits, mais aussi de riffs parfois, et même  de mélodies. Pour accéder aux scènes jazz et noise en même temps? On s'en fout. La musique de zVeep reste puissante, originale et unique. Ça ressemble beaucoup à de l'improvisation libre, aucun doute, mais il y a un quelque chose d'unique dans ce trio aussi, un quelque chose de peu commun. Et ce quelque chose, c'est une espèce d'esprit clownesque ou carnavalesque. Rien ne semble sérieux mais tout semble nécessaire. Cette musique devait sortir, et elle vient tout droit des organes. Cinq pièces dégobillées avec humour et fraîcheur. zVeep est un trio-quartet qui joue sur un plan organique d'un côté, mais non dénué d'humour et d'inventivité en second plan. De l'improvisation puissante, et la présence de Jean-Luc Petit ici ne fait que renforcer l'intensité orgiaque du trio originel. Feux d'artifice, danse effrénée, carnaval macabre et psychotique, musique libre et pure, "authentique", c'est un peu de tout ça zVeep. Un peu de tout ça mais c'est aussi une poignée de free jazz, une pincée de noise, et beaucoup de liberté. Autant d'esthétiques qui ne se trouvent pas forcément renouvelées ici, mais qui gagnent en fraîcheur.

C'est peut-être anecdotique, mais ça intéressera les fétichistes, le disque est livré dans une putain de pochette sérigraphiée, délirante et unique à l'image de leur musique. Encore une fois, du très bon boulot pour cette jeune formation française.